lundi 14 mai 2012

Je ne peux pas vivre ailleurs

Un jour, j'ai été raisonnable, je me suis éloignée de la mer. Et cela a duré 12 ans.

12 années à m'oublier, à être sage, à me rappeler, à me fredonner, à me bercer de "c'est mieux ainsi", pour les enfants, leur équilibre, leur santé.

Et puis, nous n'étions pas loin, 80 km, c'est vite roulé, nous revenions pour un oui pour un nom pour la famille pour des amis. "C'est mieux ainsi".

L'hiver, la mer, nous partions la retrouver, loin, sur d'autres rivages, et la retrouvions différente, mais n'en est-il pas mieux ainsi.



Alors un jour, je me suis ébrouée, réveillée, j'ai su que cette vie n'était pas la mienne, qu'elle m'avait été imposée, qu'il me fallait y revenir sur ses côtes et habiter sur ses côtes à ma Méditerranée.

J'ai su combien sa présence m'est vitale, combien elle me rassure, me fait du bien, m'apaise et que sa présence m'est essentielle.

Nous sommes semblables, nous sommes changeantes, imprévisibles, lisses, violentes et tempétueuses,  que nous aimons les voyages et les voyageurs, avons des secrets insondables, de sombres profondeurs, et de grandes plages de transparence et de calme.

Il me faut la voir au quotidien, et aujourd'hui, c'est chose faite.

Le matin, je lui tourne le dos, m'en vais travailler, mais le soir, le soir je me dirige vers elle,  je la retrouve, et  elle efface ma fatigue, fait renaître un imperceptible sourire.

Alors, parfois, souvent, à la nuit je pars la retrouver, et l'admirer ma changeante, ma lumineuse, je la scrute, veux la surprendre, lui voler ses couleurs et ses lueurs argentées. J'hume ses parfums iodés qui heurtent et enivrent mes narines.

Et enfin, fatiguée et heureuse je retourne me coucher, apaisée : je sais être là où il me faut être, enfin chez moi

11 commentaires:

  1. Je pense que je la vois mieux en venant régulièrement la voir qu'en y habitant mais je suis née à la campagne et je ressens pour elle ce que tu ressens pour la mer. La mer pour moi est synonyme de vacances (ou de we mais c'est pareil), je l'adore ; je devais y aller ce we prolongé mais il va pleuvoir alors bof du coup ^^

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  2. Joli texte sur ton amour pour la mer.

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  3. Un tres beau texte qui parle a l'amoureuse de la mer que je suis. J'ai beau habite a cote, a 30minutes en train, je la voudrais encore plus proche. Elle m'apaise, me rassure. Elle est vivante, insouciante comme moi.

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  4. c'est un joli article, je suis comme toi, j'aime la mer et tout ce que ça représente, l'eau m'apaise, la couleur, l'infini, les vagues, tout ça pour moi est synonyme de vacances, de dépaysement, j'aimerai vivre à 100 m de la plage mais je suis à 2 heures alors on y va de temps en temps !!!!!!

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  5. Déjà que ça me trotte dans la tête depuis un moment mais la je sens que j'ai envie de la voir aussi , je vais bientôt débarquer à Martigues je crois , en plus un couple d'amis nous réclame, que demander de plus ^^
    C'est ce que je ressens quand je rentre chez moi, en centre ville , mais juste celui de ma ville, même si on venait à en partir je sais que je finirais ici quand je serais vieille, c'est un appel, un besoin :)

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  6. Je découvre ton blog avec émerveillement très joli texte ! J'ai le même sentiment pour mon île d'origne, et pourtant je n'y ai jamais vécu, c'est un peu fêter ses retrouvailles avec un proche de la famille.

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  7. Je me retrouve dans tes ressentis. Originaire d'Alsace, j'habite à Marseille depuis 6 ans et demi et il faudrait me payer cher pour remonter... La mer m'apaise, quand je regarde l'horizon, quelque chose en elle me rassure et je me dis que tout reste possible. Elle m'apporte de la stabilité aussi, quoiqu'il arrive elle ne disparaîtra pas, c'est un point fixe que j'aime avoir près de moi. J'habite près de Castellane, un ptit coup de bus et en 20mns je peux y être. C'est une liberté que j'apprécie énormément, même si je ne peux plus trop me déplacer trop longtemps. La méditerranée ne m'abandonnera jamais, elle attendra toujours que je puisse revenir à elle. J'aime son odeur, son bruit quand elle glisse sur le sable, sa force quand le mistral la fait s'affoler. Marcher dans le sable bien chaud mmhh... elle est belle notre mer décidemment et précieuse avec ses bienfaits...

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  8. comme je te comprends
    quand je suis partie vivre à Paris, puis en Charente, je m'y trouvais bien, c'est vrai, mais ça aurait été tellement mieux si j'avais eu l'océan juste à côté au point que quand je revenais, j'allais vite vite le voir, le sentir, le goûter ! il m'avait tellement manqué...
    alors quand j'ai trouvé du travail à bordeaux, je n'ai pas hésité : je me suis installée sur le Bassin d'Arcachon, à 7 kms de la première plage, et enfin je me sens vivante... les embruns iodés ne me font plus cet effet revigorant, mais quand je m'éloigne, leur odeur me manque, et pire quand je vais en ville, je me sens asphyxiée, polluée...
    je n'envisage plus de partir d'ici, c'est chez moi, et là, parce que je suis à demeure près de la mer, et que je peux la contempler à loisir, en profiter à chaque fois que je le désire, je me sens apaisée et capable de le partager...
    je ne suis qu'un petit grain de sable sur la plage, mais j'entends bien rester à ma place

    belle belle journée à toi !
    mille bises
    sourire

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  9. Je ne sais pas ce que je ressentirai si je devais quitter ma ville. J'aurais surement le mal du pays. :)
    Beau texte !

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  10. Oui, oui, oui, nous nous comprenons, nous partageons ce trouble et cette sérénité qu'elle nous procure, et d'ailleurs, je vous fais des bises et m'en vais la retrouver pour un apéro venté. Le coucher de soleil n'en sera que plus beau !

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  11. comme je te comprend... mais en version Atlantique! J'ai quitté mes côtes Landaises pour les côtes Girondines, mais je ne supporterai pas de vivre à plus de 30minutes d'une plage... Il m'apporte la sérénité que je ne retrouve presque jamais ailleurs...

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