dimanche 13 mai 2012

les derniers jours de la ballerine


Je les ai cherchées, longtemps, enfin, c'est ce qu'il m'a semblé, 
dans les boutiques et sur le net, mes ballerines.
Je les voulais en cuir évidemment, et naturel, et les assortir à mon Précieux (✳).

Oh, bien sûr me direz-vous, pour cela il suffit d'aller chez chez Repetto.
Merci conseil, certes un peu tardif, mais sachez que je l'ai fait, les ai vues conformes à mon désir, hormis ... le prix.

Suis fauchée, pas radine, et il est un rayon dans lequel je ne lésine, est celui du chausseur, mes pieds ne me le pardonneraient pas. La moindre raideur, la plus légère mal-façon, et les voilà couverts d'ampoules.

Mais dans le sud de la France, la demi-saison apparait et se dérobe, et nous passons du manteau au débardeur, de la botte à la tong.

Bref, je n'ai certes pas à me justifier, et j'ai trouvé mon bonheur, enfin mes ballerines, chez Éram. En peau fine, pile-poil couleur du Précieux (✳), et petit nœud. Parfaites quoi.

Enfin, presque mais pas tout à fait, car pour cela il nous faudra encore quelques jours. 
C'est une période de fiançailles, pour faire connaissance, s'apprivoiser, apprendre à s'aimer, à s'accorder, et enfin arrive celle des épousailles, où l'on ne fait qu'un, on est officiellement un couple (✽).
Et reconnaissons qu'alors, enfin, elle est jolie la mariée et naturellement sexy. Le pied se dénude, se cambre et devient provoquant, les orteils se devinent sous le cuir, le décolleté devient plus profond et laisse deviner l'échancrure, la naissances des doigts.

La cheville en semble affinée, elle s'amuse, par de simples et légères rotations se sépare de la ballerine, la fait tourner, retourner, lui laisse espérer l'envol, mais la maintient d'un pouce ferme et rieur.  


Mais voilà que déjà, sans étonnement l'été pointe le bout de son nez, et entre mon pied et sa ballerine ça chauffe, il leur faut se quitter.

Mon pied ne peut rester seul, il se sent nu. Mais déjà se pointe une belle tropézienne. Et une spartiate. Il hésite, va de l'une à l'autre, car il me faut vous l'avouer, il est un peu volage mon pied.

(✳) : mon sac (note de la traductrice pour les nouvelles lectrices)
(✽) : sujet à caution, qui mériterait une étude plus approfondie ...

4 commentaires:

  1. très jolies ces ballerines :)
    à paris, ça chauffe tout juste assez pour les porter :s
    je lorgne une paire en peau turquoise avec le bout verni ... je sens que je vais craquer ... mais je n'ai pas un "précieux" assorti et je sens que mon banquier commence à ne plus m'aimer :^^

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    1. Le banquier ? Depuis quand a-t-il des sentiments ?
      Et puis on s'en fout, nous non plus on ne l'aime pas ! :)

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    2. Quelle jolie ode à la godasse ! Je sens une envie de ballerines monter, moi, du coup !

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  2. ho c'est très bien ecrit, j'ai adoré!! Bravo!
    perso, je deteste les ballerines: y'a 20 ans de ça, feu ma mamie, elle ne mettait que ça, elle en avait de toutes les couleurs, et ca m'a legerement traumatisé lol! Donc jamais une ballerine ne séduira l'un de mes pieds! non, jamais!! :D
    Pis moi, j'suis plutot tongs coute que coute!! :D

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