jeudi 21 juin 2012

La babiole

Il est des jours
où je suis une babiole
un machin insignifiant
il est des jours
où rien ne compte
et moi
encore moins que çà

Il est des jours
où je me réveille
fatiguée
où la première respiration 
se transforme en soupir
où j'extrais de mon lit 
un corps verrouillé
et rouillé 
que je retrouve incertain
dans le miroir embrumé

Il est des jours 
où je me voile
dans des vêtements sombres
et incertains
et traîne ma silhouette fantomatique
à travers les rues
et les couloirs
sans désirs
sans attente

et sans raison

Car j'ai beau chercher
à comprendre
à analyser
le pourquoi
de mon vague à l'âme
elle m'échappe
m'évite
se cache dans un recoin de mon inconscient

A moins,
qu'il ne me faille reconnaître,
ce qui me déplaît,
que je suis tout sottement 
victime d'une fatigue passagère
séquelle de nuits d'insomnie
d'un trop plein de boulot
d'une baisse de régime




Si d'aventure,
par erreur
il m'arrive d'accepter
une improbable invitation
pour une soirée
dans un troquet
ou de presque inconnus, 
c'est fatal
lorsque la nuit tombe
je deviens grise
je me retransforme en babiole
m'abandonne
me fais oublier
et m'oublie 
repoussée dans un coin


souriante et bouche close
un verre à la main
mon sac à l'épaule

Fumer m'aiderait
à faire des rencontres
à échanger
sur le temps
sur la couleur du ciel

Oui
mais voilà
un jour pas si lointain
j'ai pris une décision sage et saugrnue 
j'ai arrêté

Et ne pas oublier
que je n'ai envie
de rien

Et puis
soudain
je peste
je me souviens que oui
j'ai envie 
j'ai envie de mon lit
sur lequel m'attend 
un autre abandonné
un polar 
un suédois
qui par ces jours de chaleur
apportent fraîcheur
et frissons
le long de l'échine
de la babiole
et m'éveille à moi-même
et m'arrache à ma torpeur


3 commentaires:

  1. Cela arrive les baisses de tonus... Tu en parles joliment...
    Courage ma belle
    Gros bisous

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  2. C'est rassurant de voir qu'on ressent tous ce genre de sentiment, pas toujours facile... je me suis "vue" dans ton article :-)

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  3. Il semblerait que nous soyons tout bêtement humaines.
    Des bises

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