Des files qui s'étirent
de greluches over lookées
en lesquelles je crains
je ne veux me reconnaître
Je voudrais résister à la tentation
je veux tant
n'ai besoin de rien
Je continue mon chemin
bifurque sur la Canebière
autre rue
autre monde
plus vivant
plus violent
avec dans le meilleur des cas
d'autres attentes
mais pour certains
plus d'espoir
Je remonte évitante
des mains qui se tendent
trop nombreuses
tremblantes et sales
ma musique profondément enfoncées
dans les oreilles
Je traverse
hors du passage protégé,
par qui,
par quoi
ici
nous sommes dans une zone de non-droit
Je suis presque arrivée
mes pieds connaissent les pavés
leurs aspérités
leurs irrégularités
encore quelques pas
dans ma tête
défile la liste de toutes les jolies choses
après lesquelles je vais courir ce midi
aurais-je le temps
me faudra-t-il poursuivre ce soir
par quoi commencer
comment potentialiser le temps qui m'est imparti
Une silhouette surgit dans mon champs de vision
faisant dévier mon pied
perdre le fil de mes idées
j'en suis contrariée fugacement
le temps d'un soupir que je laisse ostensiblement s'échapper
Je suis la femme du regard
Elle est fatiguée
vieille
non
usée
lourde de grossesses passées
actuelles
je ne sais
Elle va rejoindre
d'autres solitaires à poussettes
tirettes
tous silencieux
déterminés à s'ignorer
ne pas regarder sa misère
dans le corps de l'autre
des autres si nombreux
nerveux
en attente
des quelques denrées
alimentaires
distribuées par le Secours Populaire
Et j'ai honte
honte
d'être celle que je suis
honte que ma feinte légèreté
que je porte en bandoulière comme dans sac
honte de savoir
que ma honte va se diluer dans ma matinée
fondre dans mon café
Des écrits dans lesquels je me retrouve... Une honte que je partage...
RépondreSupprimerta légèreté n'est que feinte
RépondreSupprimerOn se protège, on oscille entre différents états, et on avance souvent en détournant le regard. Autrement, pourrions nous survivre, je m'interroge
RépondreSupprimerDes bises