Bon, vous l'aurez compris
je me fais chier en ce moment
La chaleur pèse sur mes épaules
le temps pèse de toute sa langueur monotone
bref je me fais un tantinet chier
Alors durant la pause méridienne
... et oublier l'aoûtienne solitude des grandes villes
mes troquets préférées aux rideaux baissés
les copains au loin sur des plages plus dorées plus désertes
inconnues
mon autre moi en décalage horaire en connection aléatoire
...
j'enclenche le plan canicule
je m'en vais noyer son chagrin dans la vacuité de la grande ville
me réfugie dans les grands magasins
et (roulements de tambour) ce qui doit arriver ...
arrive au galop sur son Tornado
accompagné de mon naturel nonchalant et fureteur
je me balade dans les rayons de ZARA
frais et climatisés
je ne cherche rien
d'autre que de découvrir la nouvelle collection de cet hiver qui me semble si lointain
cet étalage improbable de manches longues de vestes et de lainages
rien qui puisse attiser mon désir en cette période estivale
Je m'empare d'articles sur cintres
du bout des doigts
sans motivation sans intérêt
juste pour permettre à la petite aiguille de poursuivre sa course
Et puis je suis en zone d'effervescence
dans laquelle d'autres désœuvrées esseulées semblent faire leurs provisions
le coin braderie
Les invendus, les mal aimés des soldes sont réunis en tas dans un recoin
Et c'est là que je l'ai découvert
celui qui m'a amenée en cabine
Il devait avoir un défaut
comment expliquer autrement le fait qu'il n'est pas trouvé preneur
lui si beau
frais transparent
Et bien non, il est parfait
parfaitement pour moi
Le mystère demeure : alors qu'il y a peu la grande bataille soldesque battait son plein
que des femmes s'écharpaient après repérage
comment a-t-il pu leur échapper
comment a-t-il pu m'attendre
ce doux ce précieux ce fragile
Et voilà comment cette semaine je suis devenue une fille menthe à l'eau !
Et puis cadeau ...
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