Frêle silhouette ambrée, aux bras chargés de colliers, usant de son charme, m'harponnant par son sourire.
J'ai résisté. J'ai été ferme. Définitive. Non, c'est non.
Elle a engagée la conversation. Voulait savoir d'où je venais. J'ai répondu. Lui ai retournée la question. Elle venait du Kerala, et oui, c'est loin, mais il le fallait bien.
D'un coup de menton, elle a désigné mon compagnon, m'a demandé si c'était mon mari. Pour faire court et compréhensible, j'ai répondu que oui.
Alors nous avons échangé sur nos vies. Elle m'a dit avoir 20 ans et un enfant, un garçon de 10 mois, resté avec son mari. Je lui ai demandé, il fait quoi, ton mari. Ben il attend. Avec l'enfant. Elle a fait une grimace. L'enfant lui manquait. Pas le mari. Le mari qu'elle me dit ni bon ni mauvais. Un mari quoi. L'homme, mon compagnon, a posé LA question que je n'aurais jamais osé, dont je prévoyais les effets appréhendais les tourments, et dis, tu l'aimes ton mari.
Elle a ri, crispée, par politesse, pour gagner du temps, espérant peut-être pouvoir feindre de n'avoir entendu, et a glissé un non.
Je savais que cette demande était impudique hors sujet, qu'ici, les mariages sont arrangés par les familles, dans leur intérêt et celui de la lignée, dans la caste, en sortant de la famille, dans le respect de la tradition en fuyant tout risque d'inceste. Ici, on se marie, on respecte le contrat, que d'autres ont passé pour soi, avec l'aide l'astrologue, et puis on avance pour la vie durant, côte à côte dans le meilleur des cas. On vit, parfois, l'on survit. Et l'amour reste sur les écrans, une super-production bollywoodienne.
Et puis je lui ai acheté un collier. Nous nous sommes séparés, sachant que jamais nous ne nous reverrons
Tes extraits d'Inde sont vraiment très touchants :)
RépondreSupprimerTon histoire est affreuse et touchante:
RépondreSupprimerApparemment en Inde, çà reste toujours des mariages arrangées hélas.
Mais crois tu, qu'il n'y a qu'en Inde, jeune voyageuse, que cela arrives?!
Eh bien, non!
Cela, est fréquent en France, oui la belle France que tu chéris tant:
* Chez certaines très riches familles d'hommes d'affaires, qui désirent créer une alliance pour réunir deux sociétés ensembles = mariage arrangée.
Exemple: Dirty Dancing 1 & 2:
Les parents choisissent le fiancé pour leur fille.
* Chez les Magrébins, les Africains, les Gitans et certains Espagnols et Italiens aussi, profitant des vacances scolaires pour partir dans leurs pays d'origine pour marier de force leurs enfants.
Dans le monde entier, cela existe depuis toujours.
Il y auras toujours des chanceuses comme toi et moi, qui ne connaîtrons jamais les mariages forcés et l'humiliation, la maltraitance, la violence familiale et puis, il y auras les autres filles, que tu auras même croisées pendant ta période scolaire, dans ton enfance, qui seront des victimes à vie.
Les femmes ont toujours été des victimes plus ou moins et il leur a fallut se résigner pour ne pas être tuées.
Les hommes se sont toujours crus supérieurs aux femmes à cause de leur force physique.
Heureusement, qu'il y à quelques hommes respectueux, gentils et adorables.
Mais oui, je te l'avoue même moi, qui suis Française d'origine Caucassienne, j'ai entendue ma mère, plusieurs fois dans ma jeunesse de 15 à 22 ans, dire qu'elle préférait les mariages arrangés et que c'étais plus pratique ainsi.
Elle n'as jamais osée nous imposer cette idée là mais l'idée lui plaisait pour ses filles(on est trois soeurs).
Aujourd'hui, ma soeur et moi, nous nous sommes mariées d'amour et mon frère et ma soeur restants, on pris leurs distances.
J'ai eue beaucoup de chance, d'autres filles n'auront jamais une telle chance de liberté.
Le seul échappatoire pour partir du carcan familial est de faire de longues études loin de la famille et comme cela, elles échappent au mariage arrangé et forcé et trouvent l'amour.
Je ne trouve pas cette histoire affreuse. Je ne suis pas dans le jugement. J'ai vu ici, des couples heureux. Cela existe. Je n'idéalise pas notre modèle occidental. Je suis méditerranéenne, et ce que tu me dis je le vois le côtoie le sais.
SupprimerMais ce qui me bouleverse, c'est le téléscopage de nos deux mondes, celui de cette toute jeune femme et le mien, sa curiosité, la mienne, notre apparent éloignement, cette compréhension de femelle à femelle, au delà des mots, malgrès les tabous.
Nous sommes nées femmes, tout est plus difficiles, mais nous sommes fortes, car nous avançons, les yeux grands ouverts. Et peu importent les larmes