Et enfin la troisième partie, la moins glorieuse, celle dont je rougis, qu'il me faut confesser, et demander pardon ...
Que j'aurais voulu drôle, mais voilà, il en va ainsi des émotions, on croit pouvoir les maîtriser, mettre au deuxième plan, s'en amuser ; on fait les fiers à bras mais ce sont toujours elles qui nous manipulent, nous font nous envoler ou mettent les tripes à l'envers jusqu'à la nausée
Parce qu'il est trop tard,
que je suis en vacances, loin, au moment de la cérémonie
et qu'à mon retour
je ne remarque pas plus son absence que je ne ne remarquais sa présence
et déjà je l'ai oubliée.
Parce que la vie est ainsi faite,
c'est une simple question de survie,
le temps recompose
la douleur s'oublie
et l'on avance parfois boitillant
mais d'un pas que l'on se plaît à imaginer léger.
Parce que le temps passe
et parfois même de par chez moi
peut s'avérer pluvieux,
parce que c'était un lundi
jour maudit de tous les laborieux
parce que par dépit nous avions choisi un restaurant
au décor de grotte
et très sombre,
j'entre bougon
m'ébroue en douce,
ni vue ni connue
me faufile entre les tables
m'excusant des inévitables coups de sac
dont j'abreuve les convives
et
soudain
Je bloque
stupéfaction
arrêt sur image
elle est là
face à moi,
me sourit de toutes ses dents
la petite souris
toute rose
vieux, passé
mais rose
jusqu'aux joues
et me salue
quémande une réponse que je ne peux lui fournir.
Je suis exsangue
pétrifiée
statufiée
On me rappelle qu'il me faut prendre place.
On m'intime l'ordre de m'assoir.
J'obéis
la trépassée mais pas trop dans mon champs de vision.
L'absurdité de la situation m'explose à la face
dans un grand éclat de rire nerveux.
Totale incompréhension qui fait tâche d'huile et se répand à tous mon entourage, tous mes amis.
Il me faut m'expliquer,
dépasser cette honte insondable
à se glisser sous la table
à se dissimuler sous la nappe.
Je lutte pour retrouver mon contrôle
mon calme
faire baisser ma tension
arriver à m'exprimer
me faire confirmer
que je ne suis pas victime
d'un artefact
d'une illusion
d'une hallucination
J'éponge mon maquillage
j'essuie mes yeux
les quolibets
de tendres insultes
pour me réveiller,
respire
raconte
recommence
de peur qu'ils n'aient pas compris,
sous leurs "oh"
leurs "non"
leurs "c'est pas vrai",
leurs "c'était pas elle" (ce dont je me serais doutée)
leurs "c'est l'autre Pascale, la marrante".
Et me voilà abattue.
Cette autre Pascale
cette autre femme entre deux âges
qui donnait le change
cette insolante
bousculante
insolante et agaçante
cette déménageuse
cette pétroleuse
cette boulotte rigolote
au rire grinçant et énergique
elle m'a bien eue
arnaquée
dupée
cette douloureuse
abandonnée jamais guérie
elle ne laissait rien voir rien paraître
qui n'avait rien de mieux à faire que de s'attarder au boulot
cette bavarde bonnarde
Je porte ma main à ma gorge
J'étouffe
C'est injuste
Je ne comprends pas
plus
je sais
je reconnais sa fierté
j'entends ses pudeurs empesées
qui interdisent tout appel au secours
je sens la caresse glaçante de la spirale
effroyable
et aspirante
le cri étouffé constricteur
Il me faut m'échapper
m'arracher
loin très loin
gueuler comme une bête
et vomir ma colère et ma haine
toute rose
vieux, passé
mais rose
jusqu'aux joues
et me salue
quémande une réponse que je ne peux lui fournir.
Je suis exsangue
pétrifiée
statufiée
On me rappelle qu'il me faut prendre place.
On m'intime l'ordre de m'assoir.
J'obéis
la trépassée mais pas trop dans mon champs de vision.
L'absurdité de la situation m'explose à la face
dans un grand éclat de rire nerveux.
Totale incompréhension qui fait tâche d'huile et se répand à tous mon entourage, tous mes amis.
Il me faut m'expliquer,
dépasser cette honte insondable
à se glisser sous la table
à se dissimuler sous la nappe.
Je lutte pour retrouver mon contrôle
mon calme
faire baisser ma tension
arriver à m'exprimer
me faire confirmer
que je ne suis pas victime
d'un artefact
d'une illusion
d'une hallucination
J'éponge mon maquillage
j'essuie mes yeux
les quolibets
de tendres insultes
pour me réveiller,
respire
raconte
recommence
de peur qu'ils n'aient pas compris,
sous leurs "oh"
leurs "non"
leurs "c'est pas vrai",
leurs "c'était pas elle" (ce dont je me serais doutée)
leurs "c'est l'autre Pascale, la marrante".
Et me voilà abattue.
Cette autre Pascale
cette autre femme entre deux âges
qui donnait le change
cette insolante
bousculante
insolante et agaçante
cette déménageuse
cette pétroleuse
cette boulotte rigolote
au rire grinçant et énergique
elle m'a bien eue
arnaquée
dupée
cette douloureuse
abandonnée jamais guérie
elle ne laissait rien voir rien paraître
qui n'avait rien de mieux à faire que de s'attarder au boulot
cette bavarde bonnarde
Je porte ma main à ma gorge
J'étouffe
C'est injuste
Je ne comprends pas
plus
je sais
je reconnais sa fierté
j'entends ses pudeurs empesées
qui interdisent tout appel au secours
je sens la caresse glaçante de la spirale
effroyable
et aspirante
le cri étouffé constricteur
Il me faut m'échapper
m'arracher
loin très loin
gueuler comme une bête
et vomir ma colère et ma haine
Quel choc ! Et quel style ! J'aime beaucoup te lire.
RépondreSupprimerRespirer encore et encore.................des baisers!!
RépondreSupprimerEt respirer avec style ! Pour l'instant je n'aspire qu'à souffler ...
RépondreSupprimerBon week les filles !