mercredi 20 juin 2012

Fête de la Musique en exil à Aix-en-Provence


Parce que cette année encore
je m'en vais fuir ma ville

Parce qu'ici
chez moi
à Marseille
peu à peu
la Fête de la Musique
se transforme
en la fête à la cacophonie
et à la merguez

Parce que la musique semble s'y cacher
dans des recoins secrets
dont les adresses circulent
sous le manteau
et entre initiés

Parce que les ruelles aixoises
invitent et se prêtent au jeu
de la balade et des ballades

Parce qu'il faut y fêter dignement
la victoire de la démocratie
dans le beau pays de la sainte du même nom
(Victoire et non démocratie !)
de la reconquête de la dignité
dans un climat politique
de fin de règne
nauséabond et vomitif

Parce que Aix
auto-proclamée
"Ville d'eau (mais où est passée la source alimentant les thermes, nul ne le sait)
et de culture" (hormis son Festival, international et élitiste, et les fifres et les tambourins)
s'endort douillettement  sur  ses lauriers

Parce que cette année
la Fête imaginée par Jack Lang
y a été dévoyée
que seuls les groupes
sélectionnés et labellisés
pourront se produire

Parce qu'il faut y reprendre le pouvoir
entrer en rédission
faire la révolution
faire la fête
en musique
et flonflons

Parce que j'y ai des copains (si, si, j'ai des copains !)
des qui rockent
des qui roulent
des généreux
qui prodiguent des rivières de bonne humeur
et du baume pour les cœurs brisés
des festifs sachant festoyer
des européens, des américains, des internationaux
des qui s'amusent sous les platanes
et jouent rue d'Italie
et se nourrissent de nos applaudissements



Enfin,
moi ce que j'en dis
c'est que
si vous faites un petit tour par Aix
passez donc me voir
passez les écouter
et qu'ils s'appellent les TRUE ONES

Voilà
c'est dit












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