Une après-midi sous un soleil de plomb, posé là sur mon dos, que je ploies pour mieux regarder la mer visqueuse battre à mes pieds.
Mais surtout n'allez pas croire que je sois ici pour m'amuser, non , je suis en service commandé, je travaille quoi. En goguette laborieuse, je vais de bus en bus, traverse différents quartiers.
Je m'efforce à oublier combien j'ai soif. Ma bouche asséchée, les bronches abrasées par l'air brûlant, je marche.
Je découvre des criques désertes ou presque. Des enfants sautent dans les vagues, des femmes se laissent porter par les flots. Cette escapade impromptue ne m'a pas permis d'emporter un maillot.
Je furète, je cherche la surprise, l'étonnement. Je découvre des lieux publics mythiques inconnus de moi. Là une piscine ouverte sur la mer. Certains s'y prélassent d'autres s'y baignent sous surveillance., en toute sécurité.
Et puis de la rouille, partout de la rouille, sur les volets, les portiques, les barreaux des fenêtres des cabanons accrochés aux rochers.
Et des ados qui enjambent des portillons de propriétés privées abandonnées, sans même se cacher, naturellement. C'est à ce prix que la crique est à eux, loin des regards ils fument avant de jeter à l'eau leur corps qui hésitent encore à sortir de l'enfance.
Et puis soudain, je le sais je le sens je suis libre. Les murs de ma prison imaginaire, de ma tour d'ivoire, ceux que j'ai dressés pierre par pierre, se sont évaporés.
Sous mes pieds colle le bitume, mais plus rien ne peut me retenir, je vais là où me porte mon envie.
Bonjour. C'est marrant, on partage sur Marseille un peut les mêmes impressions et cette idée de balades en plein cagna de bord de mer en bord de mer. Bonne continuation !
RépondreSupprimer