lundi 27 août 2012

Garçon, la même et la pareille ...

Ce soir, de fin de semaine, j'ai rendez-vous pour prendre un pot avec des copains. Vous le savez, c'est l'un de mes hobbies préférés. C'est donc avec délice, que je vais me précipité, mais pas trop vite, puisque chaussée de mes talons en direction de l'un de mes bars préférés.

Mais faisant feu de tout bois, et quelque peu en manque d'inspiration que je me saisis de l'occasion de toutes les raisons, événements, anecdotes et autres qui pourraient me faire perdre cette habitude et bouder mon plaisir :

- Il est beau, il est bon, il est branché mon café, je ne suis pas la seule à le savoir, je dois donc me mettre de longues minutes à l'agachon dans les starting blocks, et bondir sans pitié pour mes congénères assoiffés sur la table qui vient de se libérer. Ensuite, faut encore dégotter les chaises qui se devraient d'aller avec ...

- Je pose mes coudes sur la table, afin de commencer le long cycle des confidences et m'aperçois qu'elle est bancale. Beaucoup de patience et le sacrifice d'un paquet de kleenex, auront raison de son handicap

- Parfois, si je suis d'humour câline, et que me pousse la témérité d'un Herzog, j'accepte de répondre au désir de l'homme, et de me hisser sur un tabouret ... haut ... en jupe crayon ... et talons hauts ... et collants que je nique file au passage. A partir de ce moment, ronds, croisement, clefs de jambes, tentatives de prise d'appui sur le tonneau qui fait office de table, loin si loin trop loin de mon tabouret. Mais vu la situation, et l'échelle à mon Dim, pas à mes côtés, non je ne sauterai plus de mon tabouret. J'y suis, j'y reste !

- Quand je vais dans un bar, c'est accessoirement pour boire, parfois même il m'arrive d'avoir soif. Mais là encore, ce n'est pas gagné, il me faut braver ma peur viscérale du ridicule, et gesticuler, sauter, crier, me dresser sur mon siège. Sur la terrasse, tous me voient. Le garçon, lui, non.

- Regard panoramique autour de moi, sur les tables voisines, et oh malheureuse non-surprise, à portée de coude, une tablée de bobos avec une volée de marmots, bruyants qui ne vont pas tarder à me bousculer durant leurs incessants allés-retours vers leur terrain de jeu la fontaine ...

- Existe aussi la variante du couple qui se dispute et dépose là sur leur tables tous leurs vieux dossiers. Moi, je viens là pour me détendre, en quête de douceur

- Véronique et Davina ne me renieraient pas en me voyant gesticuler sur ma chaise, ou plus périlleux mon tabouret, pour tenter d'attirer l'attention du garçon, entre dans son champs visuel. Certains s'essaient au bouddhisme, partent en ashram pour expérimenter la solitude. Moi je pratique le café ...

- Au pub, pas de problème. Enfin pas celui-là, non au pub, TU vas te servir au comptoir, et TU ramènes ton breuvage, en tentant de te faufiler entre des armées d'anglais et assimilés imbibés, hilares, hurlants, et d'une stature bien au-dessus de la mienne ...

- Et puis au pub, une fois par semaine, le jeudi, il y a de la musique live et celte. Et chiante. Et sonorisée. Fortement sonorisée.

- Au pub, les autres soirs, il y a du sport. A la télé. Tous les sports. Et les grands soirs, y a du foot ou du rugby, et des verres en plastique, et un parquet qui colle sous les semelles. Faut avoir le réflexe, refermer la porte, avant que l'homme, les hommes, les amis, n'aient vu le danger qui plane, et lancer "c'est plein", leur imposer un demi-tour, et éviter un tête à tête avec moi-même au milieu d'une foule déchaînée.



- Un coup d'œil panoramique sur les tables environnantes, et j'y découvre des cacahuètes, absentes de la nôtre. Dis garçon, pour en avoir, avec qui faut-il coucher ?

- Confortablement installés, alors que nous nous apprêtons à passer la commande de boissons et tapas, je repère, qui me fait face, un homme assis au pied d'un platane. Au-dessus de sa tête, un panneau "je fait la grève de la faim" ...

- Je me lance dans une discussion enflammée, ponctuée de vastes gestes, et renverse la menthe à l'eau sur les fringues de mon interlocuteur. Voilà qui compromet grandement notre soirée. Mais aussi quelle idée de prendre une menthe à l'eau dépassé 12 ans !

- Je gobe une cacahuète, qui se coince au fond du gosier, et tousse, étouffe, pleure, en viens à croire que je vais mourir là, sous les regards effarés. Pas à dire, on se sent moins seule ...

- Dans le bar d'un hôtel de luxe, nous nous extasions sur la déco, commandons deux oranges pressées. Réceptionnons deux fœtus orangés et l'addition ... 14€. Pièce. Déguste cocotte, savoure ...

Petit rappel, toutes ces anecdotes sont le fruit d'une longue pratique de ces lieux de plaisir et de perdition que sont les débits de boisson. Quand je vous le dis que ce n'est pas toujours facile facile une vie en papillote ...


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