Samedi
fin d'après-midi
il fait chaud
très
Nos corps n'y sont pas accoutumés
nous sommes fatiguées
altérées
il nous faut nous assoir
nous laisser choir dans des fauteuils
en plastique inconfortable
et déposer les sacs qui nous tailladent épaules et poignets
il nous faut nous assoir
nous laisser choir dans des fauteuils
en plastique inconfortable
et déposer les sacs qui nous tailladent épaules et poignets
Nous nous installons
en terrasse
(et oui, encore)
notre préférée
celle du bar de l'hôtel de ville
fidèles
à notre rendez-vous hebdomadaire
Bien installées
un brin goguenardes,
tressautantes, joyeuses
à l'agachon
du défilé de mariages
sa cohorte
d'élégantes
aux tenues parfois improbables
des débauches de rose
de nœud-nœud
de satiné
de chairs boudinées
Et les ballerines troquées
à la va-vite
contre des escarpins
en appui contre le mur de la mairie
et la démarche hésitante
de la première femme
qui a marché sur des pavés
fidèles
à notre rendez-vous hebdomadaire
C'est l'heure des jus d'orange
et des mariages
Bien installées
un brin goguenardes,
tressautantes, joyeuses
à l'agachon
du défilé de mariages
sa cohorte
d'élégantes
aux tenues parfois improbables
des débauches de rose
de nœud-nœud
de satiné
de chairs boudinées
Et les ballerines troquées
à la va-vite
contre des escarpins
en appui contre le mur de la mairie
et la démarche hésitante
de la première femme
qui a marché sur des pavés
Loin de nos yeux
à l'abri dans une relative intimité
il va y avoir des échanges d'alliances
et de promesses
de fidélité
et de s'aimer
éternellement
jusqu'à ce que
jusqu'à ce qu'un
ou une autre
plus jeune
plus sexy
plus drôle
plus nouveau
passe à l'horizon
et fasse tourner la tête
donne le vertige
une envie d'ailleurs
et fasse tout oublier
tous ces instants dont nous sommes témoins
Qui d'entre eux
va gagner à la loterie
qui va échapper
au parjure
à la malédiction du siècle
qui va surmonter les épreuves
de la tentation
de la lassitude du quotidien
de l'usure du désir
Toutes ces images nous poursuivent
la soirée durant
où entre filles
nous discutons
légères
avinées
mais pas trop
Des douleurs secrètes
celles
de l'enfance déchirée
font éruption
entre deux éclats de rires,
Et puis comment
céder à la tentation de la tristesse
lorsqu'en plein mois de juin,
savourant de la cuisine thaïlandaise
ce sont des rennes qui trônent
dans vos verres
Non, décidément
elles ne sont pas sérieuses
mes amies
et si un jour elles se marient
promis
je m'habille de fushia
avec un gros nœud d'organdi
battant mes fesses
Et pourtant on en redemande...
RépondreSupprimerJ'veux pas y aller au mariage, je préfère allez boire un petit kir pétillant avec des copines....même si il faut payer chacune sa tournée!!!!!! Amitiés Marigotine
RépondreSupprimerQuel plaisir de te lire, j'ai adoré !
RépondreSupprimerBon, finalement, le mariage, c'est beau
RépondreSupprimer... à regarder ...
Merci les filles
Des Bizzz
Comment as tu fait pour en tirer de belles photos de ce truc improbable!
RépondreSupprimerTout est une question ... de point de vue
SupprimerBises (encore !)