samedi 7 juillet 2012

Vengeance !

Ce matin,
tu m'as éveillée !

J'avais dormi
profondément
longuement
d'un trait
sans suspension
interrogation
abandonnée au seuil de la chambre
à l'abri du monde
dans les bras de mon amoureux

Et puis tu m'as éveillée
de tes feulements
tes menaces
tes avertissements

J'ai bondi hors du lit
t'ai vu dos arrondi
dressé
sur la pointe des griffes
tournoyant
mâle vantard
prétentieux
gonflé d'orgueil
défendant ton territoire
qui se trouvait être
putain de hasard
le terreplein 
sous mes fenêtres

Ma nuit était finie
tu en avais sonné le glas

Un croissant
au beurre
un de ceux qui laissent des traces grasses
sur mes doigts
que je lèche
pour prolonger le plaisir
et ne pas en perdre une miette
collée là sur ma phalange
m'attendait
dans la cuisine

Et je t'ai oublié



Et puis ce soir
petit chat gris
tu es là
sur mon trottoir
Fier
tu plantes ton regard dans le mien
sembles m'attendre

te toilettes
prends ton temps.

Je m'approche
tu t'éloignes
je me baisse
tu t'assieds

Nous respectons les distances
nos natures suspicieuses
alors fais en sorte
d'en faire de même pour mon sommeil
que je veux serein

car je ne suis pas rancunière
mais bon
je te préviens
si tu troubles à nouveau mon week-end
j'ai repéré le seau
 instrument de ma vengeance
en attente d'eau 
objet de toutes tes craintes
et c'est en silence
et avec délectation
que j'en ferais usage
...





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