samedi 10 novembre 2012

Partage de douceur


Ça fait envie, hein ?!?
Une gaufre croustillante en superficie qui résiste à peine sous la canine. Puis le savoureux moelleux qui fond sur la langue et y abandonne un goût sucré ... et des kilos sur nos hanches. Mais ça, hein, on s'en préoccupera aux beaux jours, jusque là il nous faudra lutter contre le froid, alors ...

Alors, vous vous dites que je suis cruelle, que c'est malin, que maintenant vous avez faim.

Je vous comprends. Je compatis. Suis comme vous. Ben oui c'est hier que je l'ai prise cette photo. Et je n'en ai mangé que la moitié. Elle était bonne et je l'ai partagée.

Et aujourd'hui, c'est avec vous que je partage. Ma générosité me perdra ...

vendredi 9 novembre 2012

Attention animal bizarre !

C'est mon karma, c'est une fatalité, suis un aimant à animal bizarre, un poil névrosé. Je sais ce que vous pensez, vous n'êtes pas les premiers, j'y ai déjà réfléchi ...

Nous en resterons donc au constat, que toute ma vie est jalonnée de présence d'animaux bizarres, au comportement inadéquat, dont l'amour envahissant interdit tout respect de ma pseudo-autorité.
Chiens, chats et même rats (à mon corps défendant) ont envahi ma maison qui est devenue leur, et dont je n'étais que l'invitée ; choyée, aimée outre mesure, je n'en demandais pas tant.

Ce sont succédés des chiens que nul ne pouvait approcher, sauf moi, des qui mordaient, mais pas moi, des qui fuyaient l'humain, mais pas moi, des qui dormaient sur mes genoux, se vivaient caniches et pesaient 60kg. Des jaloux, des exclusifs, qui ne toléraient pas que je communique avec autrui, m'étouffaient sous leur corpulence hors norme me forçant à raccrocher le téléphone, par souci de survie.

J'ai donc opté pour du plus raisonnable, du plus manipulable, des chats, des joueurs dont le terrain de sport se limitait à mes chevilles. Des qui font leur nid dans ma couette, des qui me harcèlent pour que je remplisse leur gamelle, nettoie leur caisse.
Le dernier en date, m'a été imposé alors que j'étais fermement décidée à reprendre mon indépendance. Il était là, trop tard, trop faible, trop chamallow, j'ai cédé, je l'ai adopté. Enfin, il m'a adoptée, je me suis laissée envahir. Le diable était en place, ma vie domestique est devenue un doux enfer.

La bestiole a pris possession de l'espace en a refait la déco. Sur son passage la babiole fragile a volé en éclat. Et là, soyons honnête, si vous voulez que votre couple dure (celui du chat et vous), oubliez tout sentimentalisme, sortez votre balayette. Les coussins en mousse dont vous envisagiez de vous débarrasser sont partis en copeaux éparpillés sur deux étages.
Le canapé, le douillet, le confortable est devenu sien. C'est là où il vous attend lorsque vous quittez son appartement.
Vous lui interdisez l'entrée de votre chambre. Il campe devant. Vous vous y attardez plus que de raison, vous n'êtes pas à l'abri d'un dépôt merdeux devant la porte.

Le soir, poussant la porte de l'immeuble, gravissant les étages vous ne pouvez ignorer ces miaulements.
Enfin chez vous (chez lui) il ne vous lâchera plus d'une semelle. Vous avez appris à marcher autrement, lever le pieds, faire des ronds de jambes en équilibre instable. Vous préparez le repas, et sans cesse vous le déquillez du plan de travail. Ce n'est pas la place d'un chat. Vous mangez, vous l'expulsez de la table. Ce n'est pas la place du chat. Vous allez goûter à un repos bien mérité devant un écran, en compagnie d'un livre, il est sur vos genoux. C'est la place du chat. Il s'allonge sur vous, guette vos regards, exige une patte sur votre menton, exige des caresses. Vos mains courent sur le clavier, il plante ses griffes dans votre joue. Vous vous dégagez. Il vous mord la jugulaire. Vous le caressez. Il cesse. Toujours ronronnant. Et puis, au bout de quelques heures, il s'apaise.


Et le pire est que cette bestiole, que vous n'êtes pas parvenue à nommer, inutile de vous creuser la tête, vous n'avez pas à l'appeler, il est toujours toujours présent, et bien vous l'aimez. Bizarrement.

Allez donc comprendre pourquoi, mais vous les aimez les animaux bizarres ...

jeudi 8 novembre 2012

Le jour où j'ai été intrônisée dans l'ordre de la quiche par le grand saint Éloi ....

Il fait, presque chaud, le manteau est superflu, Obama est réélu et moi j'ai oublié de mettre une ceinture. Journée de merde. Elle avait si bien commencé, je me suis débrouillée pour la bousiller. Je me hais.

Dès potron minet, remontant la Canebière, j'ai su que quelque chose coinçait. Ma taille était descendue. Enfin, soyons claire, car la mienne, celle faite en creux dans ma graisse ma chair  était toujours là, inutile mais là. Non, je vous cause de celle de mon pantalon qui avait décidé de prendre des vacances sur les os de mes hanches. Mon boyfeet s'était transformé en bloomer, coupe qui ne convient pas à mon style de beauté. Mais passé 1 an, à qui cela sied il ?

Toute la journée j'ai souffert. Pas physiquement, mais par manque de confort et dans mon amour propre. Toute la journée, j'ai lutté vaillant petit soldat contre l'adversité et ma bêtise. J'ai arboré un immense sourire souligné de rouge pour détourner l'attention, attirer les regards. J'ai mis du khôl sur mes yeux. Je me moquais de trop en faire. Quitte à être vue, à défaut d'être invisible, et sauver la face, je l'offrais aux passants et aux attardés. J'ai rajouté un tour de revers en trompe l'œil sur la cheville, pour faire ma maline. J'ai tiré sur mon T-sirt, créé un col V majuscule, bombé le torse, lancé un subliminal et hypocrite "regardez-moi dans les yeux". Heureusement,  ma lingerie était oh wouha bababa ; en toute simplicité.


Ca a marché. Ou presque. Sauf que, lorsque la taille (du pantalon) se quille dans l'aine, faut agir. Et vite et discrètement. Enfin, le plus possible. Au fil de la journée, la chute s'accélérait, le pantalon s'élargissait,  la technique s'affinait. Suis sympa, je vous raconte, sait jamais ça peut servir. Debout, vous vous mettez à marcher, d'un pas chaloupé et décidé genre danseuse du Crasy Horse, un doigt dans le passant du pantalon côté gauche, un lancé de jambe gauche tendue, volontaire voire agressive. Et on relève. Même chose de l'autre côté.

Pas trouvé mieux, si vous avez, je suis preneuse ...

Aujourd'hui, tout le monde semblait me trouver bizarre. C'est normale je souriais !


mercredi 7 novembre 2012

Mauvais genre ou genre humain ?

Les questions d'actualité, j'évite de les commenter. Trop chaud, trop sujet à polémique. un que je ne peux qu'aborder sous un autre angle, moins aigu

Il en va de même pour l'avortement. Suis contre. Pour moi, suis contre. Suis  Suis contre, pour des raisons personnelles, mais attention, pas touche à mon notre droit à l'avortement. Les femmes ont gagné le droit à disposer de leur corps. La lutte fut rude. Rappelons-nous de Simone Weil, de son courage et des ses larmes. Rappelons-nous

Je me souviens d'un temps pas si lointain où les femmes n'avaient pas le droit de vote. Je me souviens Qu'il y a peu, elles ne pouvaient ouvrir un compte en banque sans l'autorisation de son mari. Je me souviens des larmes et du courage de Simone Weil. Je me souviens du Manifeste des 343 salopes. Je me souviens des injures.

Alors il faut que je vous avoue que l'avortement, je suis contre. Je suis contre pour moi, pour des raisons qui me sont personnelles, dont je pourrais débattre si je pensais que cela puisse vous intéresser. Croyez m'en, ce n'est pas le cas. Je suis contre et heureuse de n'avoir jamais eu à subir le dilemme, à devoir choisir entre mes convictions intimes et la raison. Suis contre mais pas touche à mon droit à l'avortement, selon la phrase consacrée "disposer de mon corps". Suis contre, mais en cas de mise en danger de ma liberté, je descends dans la rue. Suis contre, mais pour le droit au choix, le droit à l'avortement, pour toutes les femmes quelles soient leurs raisons.

Et puis, je me souviens qu'en France, l'homosexualité a été dépénalisée en 1982.
Je me souviens que l'homosexualité n'est plus considérée comme une maladie  mentale par l'OMS depuis 1990.

Je me souviens de la levée de boucliers des bonnes âmes bien pensantes bien intentionnées, qui s'offusquaient et s'inquiétaient du devenir de la société lors de la discussion du PACS, que certains, les mêmes, appelaient fort élégamment le "mariage à pédés".

Je me souviens et ne veux pas oublier, et puis je vois. Je vois des couples d'amoureux, des amoureux de même sexe, des amoureux en couple avec des enfants. J'ai croisé le regard de ces enfants, un regard d'enfant comme les autres, un enfant comme les autres, un enfant né d'un amour et d'un projet de couple, un enfant dans une famille avec deux papas ou deux mamans, et parfois même les deux. Un enfant et une famille qui interrogent notre société, une évolution qu'il nous faut intégrer, et accepter. Certains, vous diront qu'ils ne sont pas d'accord. Que le mariage est une sacro-sainte institution, qu'il est réservé aux personnes voulant créer une famille. J'entends. Alors interdisons le mariage aux femmes ménopausées, aux personnes âgées ou stériles, ou n'ayant pas de désir d'enfant. Décidons de qui a le droit de se reproduire, pratiquons l'eugénisme. Erigeons nous en gardiens des lois "naturelles". Décidons de régir la vie privée de nos congénères. Décidons de ce qui est bien de ce qui est mal, et tranchons, décidons ... et pourquoi ne pas exécuter ?

Mais ne comptez pas sur moi pour cela. La loi est là pour réglementer et faire respecter nos libertés. Pour moi seuls importent les droits de ces enfants, la reconnaissance par la société de la complexité apparente de leur situation. Nous reste à accepter que la société évolue vers plus de tolérance, plus de droit à la différence, et la question n'est pas que cela nous plaise ou non.

Là où d'aucun verra de la perversion, moi je vois de l'amour, et ne m'autorise pas à juger.

PS : pour celles qui souhaiteraient creuser plus et mieux la question je conseille vivement la lecture du "Nouvel ordre sexuel" de Serge Hefez.


mardi 6 novembre 2012

Marseille 18 heures


Vue de l'esplanade de la Gare Saint-Charles
à 18 heures

Et il fait nuit !

À 18 heures ! 

Et vous voudriez que j'ai le moral ?!?! 


Mon parapluie est moche

Un jour j'ai eu un bébé. Enfin un second. Un garçon. Bref, un jour j'ai eu un bébé, il était laid. Il était mien, il était laid, je l'aimais, c'est moi qui l'ai fait. Telle une lionne je le protégeais contre tout compliment mensonger. Mon entourage est doté d'un fort instinct de survie, nul ne s'y est aventuré. Over-dosée d'hormones j'étais capable du meilleur comme du pire, et d'humeur à le démontrer.
Il était laid, je l'aimais et au fil des heures s'est fait une beauté. Il est devenu conforme à l'idée que l'on se fait d'un bébé, rentré dans les critères. Le soir même il était beau, et je l'aimais tout autant.

Cette année, je me suis acheté un parapluie. Non pas par goût, je n'en ai pas pour la pluie, mais par obligation : il pleuvait. Raison imparable, indiscutable, pas comme le choix de mon parapluie.

Mon parapluie est moche. C'est un fait. Mon parapluie est moche, oui mais voilà, je l'aime. C'est le mien, c'est moi qui l'ai choisi.

Je le rêvais unique sans autre pareil. Je l'ai acheté chez H&M.



Il pleuvait, que dis-je, je subissais le déluge, et suis entrée me réfugier chez H&M, à l'abri de l'eau et des tentations, lorsque je l'ai vu. Perdu, miteux, vilain petit canard au milieu de ses congénères, chuchu cucul mièvre, faussement romantique, véritablement moche. Mien.

Parce que, s'il me faut me justifier, j'en avais marre des parapluies noirs rajoutant leur anonymat endeuillé à la grisaille dégoulinante. Marre de les acheter par demi-douzaine, de les oublier, les confondre, me les faire piquer, qu'ils disparaissent sitôt achetés. Marre de la marmaille non étanche qui pioche sans vergogne dans la réserve et abandonne le parapluie contre un coin de paradis auprès d'une blonde ou une brune, selon la saison.

La fuite des parapluies était devenu un sujet épineux dans notre foyer. H&M était devenu mon dealer préféré. On me demandait s'ils étaient solides, et s'étonnait de la virulence de ma réaction. Faut comprendre, je n'ai jamais eu le temps de tester ...

Alors un jour de pluie imprévue, lost in Aix-en-Provence, coup de foudre pour ce machin qui ne pouvait m'apporter que son lot de railleries, sans une once d'envie.

Ce machin me parle (si si) de mon enfance, dans sa toute primeur, va fouiller dans le flou de mes plus lointains souvenirs, dans ma boîte à trésors, parmi les bracelets de naissance, des photos, des babioles sentimentales, des rubans, des faire-parts et le petit carré de soie de mon arrière-grand mère. Seul souvenir d'elle qui ait traversé le temps, unique coquetterie de celle qui sans le savoir était une grande élégante. L'élégance de ces gens simples qui ne s'en laissent pas compter. La fierté sans mépris de celles qui ont su braver les interdits, celles qui ont fuit sans rien abandonner.

Je me souviens d'un dimanche, où je la vois arriver accrochée au bras de son mari, son carré de soie noué autour du cou, et de ses boucles d'oreille en jais, ses boucles d'oreilles d'éternelle veuve, d'une autre vie, d'un autre pays. Je me, souviens de ce dimanche, et de roses. Et que ce fut son dernier.

J'aime à croire ce que me renvoient les photos, que je lui ressemble, que j'ai ses yeux. Cette croyance me protège, sans que je sache pourquoi.

Il pleut. Je pense à elle, que j'ai trop peu connue. Pas eu le temps, trop jeune, trop vieille, trop tard.

Il pleut, suis à l'abri de mon parapluie, à l'abri des jours moroses propices à la dépression saisonnière. Il pleut, je suis Mary Poppins, et d'un coup de vent dans les baleine, suis revenue au temps de mon enfance.

lundi 5 novembre 2012

Ventre à terre et estomac dans les talons

Imaginons que vous avez un chagrin.
J'ai dit imaginons. Je sais bien que c'est impossible, que vous comme moi sommes des femmes  fortes, pas des mauviettes, que nous vivons danle monde des bisounours, où l'on se marie, prend la pillule et n'a pas trop d'enfants, où l'on libère le blanc destrier pour ne pas avoir à lutter contre la tentation de couper les c... du Prince Charmant.
Alors je nous le répète gentiment : IMAGINONS !

Imaginons que soudain il fasse froid. Imaginons que nous ayons changé d'heure, contre d'autres plus obscures, moins clémentes.
Imaginons que ce soient les vacances scolaires, et que nous soyons déscolarisées.
Ça y est. Vous y êtes. Vous l'avez endossé le costume du personnage. Le mien semble confectionné sur mesures quoique légèrement étriqué, serré aux entournures, abandonné par une couturière sans cœur et sans talent. Et me voilà, seule, errant dans les couloirs désertés, faisant de la figuration sans dialogue dans un bureau inanimé, sans bruissement d'aile de pintades. Elles en viennent à me manquer.

Les heures passent. Arrive l'instant cruel : celui du déjeuner. Avis de tempête dans un cerveau mis en jachère tout au long de la matinée.
Des questions m'assaillent.
Que faire ?
Où ?
Comment ?
Avec qui ?

Car inutile de tergiverser il me faut me sustenter. Car ce matin, faute de temps, j'ai du me contenter d'un gobelet de café aux arômes de plastique, et d'un carré de chocolat, un égaré oublié retrouvé au fond d'un tiroir.
Je sais, ce n'est pas bien. Mais que celle qui n'a jamais fauté me jette la première outre.

Bref, j'ai faim, et ne le sais pas encore, l'info s'est perdue dans le vide de mon estomac, n'a pas encore atteint mon cerveau. Mon ventre se manifeste. Bruyamment. Honteusement. Je ne peux l'ignorer. Il me faut agir. Et vite ...
Alors je m'en vais. Sans savoir où aller. Vais où mes pas m'emmènent, ventre à terre et me devançant.
Et cherche, cherche, cherche
Car un malheur n'arrivant jamais seul, je vous le rappelle, il fait froid. J'oublie les terrasses : manger avec des baguettes à la place des doigts des plats qui congèlent sitôt déposés sur la table, et offrir ce spectacle au passant pressé, anonyme et goguenard ... ma fierté et mon sens du ridicule me l'interdisent.

A l'intérieur ? Oublions. Mes petits restos sympas sont fermés, partis en vacances avec la jeunesse. Les autres, les deuxièmes choix, se sont transformés en centre d'accueil de tous les affamés frigorifiés du centre ville.

Reste Mac Do.
Non, là, je plaisante !

Alors, je pousse plus loin, toujours plus loin, et par le plus grand hasard me retrouve devant la vitrine de la Boulangerie Aixoise, l'une de mes préférées ... ce qui tombe bien, dans laquelle je m'achalande quasi-quotidiennement.

Et là, de nouveau j'hésite. Cela participe au plaisir. Je n'opterai que pour une douceur, faut surtout pas se tromper. Bien sûr, j'aurais droit à une cession de rattrapage, demain et durant les seux semaines à venir. Les jours vont se ressembler (soupir).

Mais bon, je me veux raisonnable, et oublier le sucré, le sacristain, les caroubiers et le chausson italien. Pas de flan pâtissier, pas de fiadone. Et pourtant, il est bon leur fiadone, presque autant que le mien que je confectionne à mes amis, et qui a fait ma réputation.

J'opte pour le pan bagna. Pas mal, le pan bagna. Niçois, vaguement crétois. Bon, lui manque l'ail. C'est pour faire consensuel, pour plaire au frileux, à ceux qui ont une vie sociale, ceux qui durant les vacances ne sont pas moi. Dites madame la boulangère aixoise vous pourriez vous montrer compatissante, et le frotter d'ail le pain de mon bagna !...



En attendant, bon appétit, et bonnes vacances aux chanceuses lâcheuses !